Dans les prochaines semaines, deux de nos jeunes grimpeuses des groupes « Perf » vont se rendre sur les championnats de France d’escalade, de difficulté pour Margaux et du combiné pour Sélène.
Pour arriver à un tel niveau, Margaux a terminé 2ème aux championnats régionaux, excellent classement qui lui a permis sa qualification aux demi-finales des championnats de France; lors desquelles elle a aussi réussi à décrocher son ticket pour l’étape suivante : les championnats de France tant convoités.

Sélène, de son côté, s’illustre elle aussi cette année, avec d’excellents résultats, comme la 1ere place régionale en difficulté, ainsi qu’un classement favorable aux championnats régionaux combiné, synonyme de sélection aux championnats de France !

C’est Margaux qui ouvrira le bal, en se rendant à Saint-Étienne (42) le week-end du 17/18 mai 2025 pour se confronter aux meilleures grimpeuses de France sur les épreuves de difficulté. Ce sera ensuite au tour de Sélène de se rendre à Thionville (57) le week-end du 31 mai /01 juin 2025 pour cette fois-ci, les épreuves du Combiné (difficulté, bloc, vitesse).
Pourquoi deux championnats distincts ? Eh bien tout simplement car Margaux et Sélène concourent dans deux catégories différentes. Sélène est en U14 et dans cette catégorie ce sont les épreuves du combiné qui sont proposées. Margaux, quant à elle, est en U16 et à partir de cette catégorie, chaque championnat est spécifique (un pour chaque discipline)
Découvrez en un peu plus sur ces deux jeunes filles au travers d’une courte interview que nous leurs avons demandé 🙂
Pouvez-vous succinctement vous présenter, depuis combien de temps vous grimpez, votre âge, vos motivations…
Margaux : Je m’appelle Margaux Roques, j’ai 14 ans et je suis en 3eme. Je grimpe depuis maintenant 5 ans. J’ai plusieurs motivations : grimper dès que je peux ! Améliorer mon niveau, et faire de bons résultats dans les compétitions. Mais ce qui m’a motivé à faire de l’escalade, c’est le fait de pouvoir « m’échapper » car quand je grimpe je ne pense à rien d’autre.
Sélène : Je m’appelle Sélène Bailly, j’ai 12 ans et je grimpe depuis l’âge de 6 ans. Mon premier but, qui me suivra toute ma vie est de progresser. Je veux progresser en niveau, mais un niveau qui englobe tout : le niveau en escalade (la progression dans les cotations, la force, la souplesse… ) mais aussi le niveau mental (la peur, le stress, la déception…). Je suis très fière de mon club qui pour moi, est comme une deuxième famille. : )
Qu’est ce qui t’a motivé à faire de l’escalade ? Quel est ton parcours ?
Margaux : Lorsque j’étais petite, je grimpais partout ! Sur les étagères de la bibliothèque de mes parents, entre les murs de mon couloir … J’ ai voulu démarrer I’escalade à 6 ans, mais à l’époque, j’habitais Vienne et j’ai été mise sur liste d’attente pendant 3 ans. Lorsqu’ils m’ont enfin appelé, je venais d’emménager à Dijon. J’ai pu y commencer l’escalade dans un groupe loisir. J’ai fais ma 1ère compétition 2 ans plus tard en cinquième et je suis arrivée 2eme aux régionaux cette même année. Lors de mon déménagement à Gap l’été de la même année, j’ai pu entrer à Duo des cimes dans le groupe « Perf 1 ». C’est là, que j’ai réalisé la différence de niveau entre les régions. Je grimpais à l’instinct et manquais cruellement de technique. Grâce à ce groupe j’ai pu rattraper mon retard de niveau en seulement un an.
Sélène : J’ai commencé l’escalade car mes parents et ma sœur en faisaient à la Bâtie-Neuve. L’année d’après je me suis inscrite à Duo des Cimes en loisir salle pour petits, je crois, et je m’amusais ! J’ai mis du temps à trouver Le sport ! Je suis ensuite passée en motivé, un groupe avec des entraînements en falaise et en salle. Je faisais quelques compétitions dans le 05 ( Duo Battle et Guillestre) mais je ne me focalisais pas du tout dessus. J’ai ensuite découvert le groupe des perf, pour s’entraîner en peu plus sérieusement. J’ai fais beaucoup plus de compètes et j’ai commencé à progresser assez bien. Actuellement, je fais toujours beaucoup de grimpe, de compètes et ça me plaît beaucoup ! J’ai comme projet scolaire d’intégrer le CIE de Briançon, une section sportive commençant dès la 3ème et avec 4 année de lycée pour pratiquer du sport (ici de l’escalade). Je voudrais y aller pour m’entraîner de manière encore plus intense et pour essayer de tester aussi un autre mode de vie, aménagé pour grimper, sans la contrainte des cours, des devoirs… Si je suis prise, le plus difficile serait de quitter mon club chéri
Qu’est-ce qui fait que cette année vous avez réussi à décrocher la sélection aux France, y a t’il eu des changements dans votre entraînement ?
Margaux : Je pense que j’ai pu être qualifié pour les championnats de France grâce à mes entrainements qui sont encore plus intenses et ingénieux que l’année dernière. Cette année je suis passée dans le groupe « Perf 2 » et je me suis inscrite au groupe compétition, ce qui m’a fait beaucoup progresser. Je pense aussi à l’ambiance car je suis dans des supers groupes avec des profs géniaux.
Sélène : Je me suis beaucoup entraînée cette année, avec encore plus de sérieux que les autres années. Mais mon boost, mon essence, c’est la motivation. Elle m’a fait progresser d’un coup et prend une grande partie dans la cause de ma qualification aux France.
Cette sélection aux France, Était-ce un objectif pour vous cette année ? Avez-vous d’autres objectifs autour de l’escalade pour les années à venir ?
Margaux : Au début de l’année je n’avais pas forcément d’objectif concret à part progresser et améliorer mes résultats dans les compétitions que j’avais faites l’an dernier. Quand on a commencé à se rapprocher des compétitions officielles mon seul objectif était de faire de mon mieux et de m’amuser, car dans ma tête je n’avais pas le niveau nécessaire pour être qualifié aux demi-France. Mais lorsque que j’ai appris que j’étais qualifiée, je me suis dit que j’avais peut-être ma chance pour les France ! Alors je me suis encore plus donnée à fond dans mes entrainements et au final ça a marché !!😆 Mes objectifs pour les années à venir sont d’encore plus améliorer mon niveau et ma technique afin de retourner aux championnats de France et pourquoi pas être dans les 20 premières 😊 !
Sélène : Cette année, me qualifier aux France était L’objectif n°1. Je fais les régionaux depuis maintenant 3 ans. La première année était une compétition comme les autres, je n’accordais qu’une importance en plus des autres à la faire : découvrir ce qu’était le combiné. La deuxième fois, j’ai compris que les régionaux étaient qualificatifs pour les France et je me suis dit que j’essayerais de me qualifier l’année d’après, malgré le gros écart de niveau entre les fortes et moi. J’ai réussi à un peu rattraper leur niveau grâce à la motiv’, l’entraînement et mes entraîneurs.
Trouvez-vous le niveau élevé dans votre catégorie ? Quel est le niveau des jeunes qui décrochent leur sélection aux France ?
Margaux : Oui, je trouve que le niveau dans ma catégorie est élevé, la plupart des filles qui ont été qualifiées pour les championnats de France grimpent au moins du 7b.
Sélène : Dans ma catégorie, U14 Fille, majoritairement dans la région PACA, les filles sont fortes, pour faire une idée du niveau, je faisais cette année les régionaux avec la championne de France en titre ! Le niveau des qualifiés va, je crois, du 7a/b au 7c/8a !
Êtes-vous plutôt spécialisées en SAE et compétition, ou pratiquez-vous aussi d’autres « disciplines » de l’escalade ?
Margaux : Je suis plus spécialisée en SAE et en compétition, mais je grimpe aussi en falaise grâce à mon club. Même si ce n’est pas mon point fort.😅
Sélène : Je ne fais pas que de la SAE, je grimpe aussi en extérieur, en falaise. J’aime beaucoup grimper dehors, ça transmet une forme de l’escalade pure, vivifiante et très différente des prises vissées sur un mur artificiel. Les prises sont pas indiquées avec des couleurs contrastant avec le mur, elle sont de la même couleur que le mur et on été faites naturellement. Mon niveau est nettement plus bas en falaise et j’ai peur de la chute, j’y suis moins habituée. Néanmoins, elle reste pour moi une des plus belles formes de l’escalade quand on tombe sur une belle falaise.
Comment se passe votre vie de grimpeuse, par exemple, est-ce que vous passez par des moments de doute, de motivation, ou alors êtes-vous toujours à 150% ?
Margaux : Dans ma vie de grimpeuse, je suis presque toujours super motivée et déterminée car l’escalade me passionne ! Mais il m’arrive aussi parfois de douter de mes capacités, surtout lorsque je suis fatiguée. Mais malgré ce ressenti, je me donne toujours à fond.👍
Sélène : Il est clair que je ne suis pas toujours à 150 % quand je grimpe. Je passe des périodes de doute souvent quand je fais pas de voies dures mais de la rési en début d’année car on me dit « alors, c’est quoi ta voie de travail ? » et je réponds que j’en ai pas et ça me fait douter sur mon niveau et je m’inquiète un peu. Mais ces périodes ne dépassent pas 1 ou 2 semaines car le médicament c’est de grimper avec mes amis dans des voies dures et je me ressaisis d’un coup. Dès fois, je suis à 300 % quand je grimpe, souvent dans une voie de travail ou après avoir regardé mes idoles dans une finale de bloc ! En ce moment, depuis fin Mars, je grimpe toujours mentalement à 102 % car je suis très heureuse ce qui enchaîne les bonnes performances.
Dans votre vie de grimpeuse, y a t’il un résultat, une réalisation, ou encore un moment qui vous a marqué, que vous retenez en particulier ?
Margaux : Le moment qui m’a marqué à l’escalade, c’est quand je me suis blessée au genoux l’année dernière, 1ère blessure pour moi. Je n’ai pas pu grimper pendant plus d’un mois et j’ai compris qu’on peut se blesser à tout moment. Ce n’est pas très joyeux, mais à ce moment là, j’ai réalisé I’importance de l’escalade dans ma vie et depuis je profite de chaque instants et j’essaie de toujours me donner à fond ! 🤛
Sélène : Ah bah là, je pourrais pas dire un moment en particulier que j’ai retenu car il y en a plein ! Je peux quand même parler de ma qualif’ aux France, de toutes mes compétitions, mais pas de ma grimpe, cette fois-ci, mais d’avant et après : des bon moments avec amis et entraîneurs, des trajets pour aller en compète, des jugements de voies : tout le cadre des compètes ! Je vais dire quelques exemples : les compètes du 05, et les régionaux à Saint Martin du Var, à Marseille, les opens régionaux à Marseille, Avignon, ou encore les coupes de France à Arnas ou les Petis Gibbons à Briançon !!!!! Troooop bieen
Comment vous organisez-vous pour concilier le rythme scolaire et votre passion pour l’escalade ?
Margaux : J’essaie de faire tout mes devoirs de la semaine le week-end pour que lorsque mes cours d’escalade finissent tard, je n’ai pas à m’en préoccuper. Et si on me donne des exercices du jour au lendemain, c’est moins grave car je n’ai que ceux là à faire. Et pour les fois où j’ai des compétitions le week-ends, j’essaye de m’avancer le plus possible dans la semaine.
Sélène : J’attends toujours les jours de la semaine où j’ai escalade ! Je fais mes devoirs en avance pour les soirs où je peux pas et j’essaye de faire autre chose à part en + de l’escalade pour pas devenir complètement folle ! Il y a eu une période où je tenais pas le rythme mais j’ai trouvé des techniques et je le vis bien !
3 mots pour conclure, au choix…!?
Margaux : 3+4 =7 😅😂 Toujours Être Motivé, Vivre Ma Passion Pleinement
Sélène : Je voudrais dire que pendant les régionaux, je m’étais mis beaucoup de pression pour être qualifiée, et ça m’a aussi pénalisée. Le premier jour, en m’échauffant sur un pan, je suis tombée en dehors des tapis et je me suis fais mal au dos juste avant de grimper. J’ai eu TRÈS peur de ne pas pouvoir bien grimper et c’était la cas sur ma première voie (heureusement qu’elle était facile!). Je me suis mis donc de la pression en plus à cause de ça et cela a impacté ma 3ème voie que j’aurais pu réussir mais ça n’a pas été le cas : (En bloc, pareil, beaucoup trop de pression et j’ai fait mon pire résultat dans cette discipline alors que j’aurais pu réussir plus de blocs que j’en avais fait… tant pis, j’ai quand même été qualifiée malgré beaucoup de larmes, beaucoup trop de larmes, il faut que je travaille ça avec mon hypnologue pour être à 1000 % de mon énergie en général aux France !
Merci à Duo Des Cimes de m’interroger sur ma vie que j’adore !
L’escalade, c’est la vie ! : )
Margaux et Sélène : Et un grand merci à notre club (ASPTT Section escalade) qui nous soutient dans notre parcours compétitif (coût des inscriptions hors 05, coach, hébergement…)